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Interview

Sky High Survival

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Avec son mélange de genre (des tueurs masqués sévissent dans des gratte-ciel labyrinthiques), SKY HIGH SURVIVAL est l’un des meilleurs mangas « survival horror » de ces dernières années. À Coyote Mag, nous avons cherché à en comprendre les mécanismes en compagnie de son dessinateur, Takahiro Ôba, et de son scénariste Tsuina Miura (également co créateur de AJIN).

 

SKY HIGH SURVIVAL, de Takahiro Ôba et Tsuina Miura / éd. : Kana / 6 tomes parus / 6,85 €

Toutes les images sont © Tsuina Miura / Takahiro Oba / Kodansha Ltd.

Entretien Takahiro Ôba, dessinateur

Quand avez-vous su que vous alliez devenir mangaka ?

Depuis que je suis tout petit, j’avais une vague admiration pour ce métier. Cela a commencé à devenir un objectif concret quand il a fallu choisir l’orientation de mes études, au collège.

 

En quoi le genre du “survival” a-t-il attiré un artiste de BD comme vous ?

Sans se limiter aux survival game, le combat pour la survie est un thème fascinant.

 

Quel fut votre principale source de satisfaction en dessinant TENKUU SHINPAN (SKY HIGH SURVIVAL) ?

Je suis le dessinateur, et comme pour la plupart des dessinateurs, le mouvement ou la justesse de l’expression d’un personnage exactement comme je l’imaginais me procure une joie particulière.

Quel élément dans ce manga a été le plus pénible à imaginer ?

Le plus difficile a été le design du masque. On est passé par pas mal d’essais avant d’aboutir au design actuel. La simplicité est la chose la plus dure en design. Je pense avoir réussi à trouver une bonne solution, donnant au personnage une aura silencieuse et angoissante.

 

La mise en scène du manga est agréable et cinématographique. Néanmoins, comment faites-vous pour différencier des décors souvent répétitifs comme des toits, des passerelles, et des pièces au look assez neutre ?

Quand je dessine l’intérieur des bâtiments, c’est assez simple de créer des différences. Mais les extérieurs ont tendance en effet à se ressembler, donc j’essaie de toujours introduire un élément différent comme un banc ou une grosse antenne, ce genre de chose.

Je fais aussi attention au moment de la journée à laquelle l’action a lieu et de la météo qu’il fait.

 

Deux dernières questions : avez-vous le vertige et comment vous sentez vous en haut d’un gratte-ciel ?

Je n’aime pas ça. Je suis déjà monté au sommet d’un building, et j’ai été tétanisé au 26ème étage. Je pense que si je me retrouvais dans le monde de Sky High Survival, je mourrais tout de suite.

https://www.youtube.com/watch?v=RcqTC_25lvY

 

Entretien Tsuina Miura, scénariste. Attention, Tsuina Miura est malicieux, aussi bien quand il imagine des situations à haute tension que lorsqu’il répond à la presse. Ainsi, c’est bien la première fois qu’un artiste de BD a décidé de nous proposer trois réponses à chacune de nos questions. Trois types de réponses qu’il a classées ainsi :

A – Élève modèle

B – Monsieur politiquement correct

C – Sans filtre

 

Comment votre vocation de scénariste de manga est-elle née ?

A – J’aime le manga depuis que je suis petit et j’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée de devenir mangaka. Je ne pensais pas que ce serait facile, mais tout en exerçant un autre métier, j’ai persévéré.

B – Le déclic a eu lieu quand j’ai lu pour la première fois CAPTAIN TSUBASA. Je n’ai jamais été aussi exalté depuis.

C – En fait il n’y a pas de raison particulière. Je me disais vaguement que je pourrais le devenir un jour, peut-être…

 

Quel fut le point de départ de SKY HIGH SURVIVAL ?

A – J’avais l’idée d’un « monde où des gratte-ciel sont reliés par des ponts » depuis longtemps. Quand on m’a proposé une série sur le web, j’ai développé une histoire à partir de cette idée, avec un titre à impact.

B – Tout vient de mon goût pour les gratte-ciel et les mangas d’action. Ah oui, et j’aime les filles aussi.

C – J’ai simplement donné une forme à la « peur de la hauteur » et « la peur des tueurs ». J’avais laissé l’idée de côté en me disant qu’il n’y avait personne pour le dessiner, mais en fait il y avait quelqu’un.

 

Êtes-vous particulièrement fan du genre « survival horror » ?

A – Oui. Mais pas seulement des survival games. En tant que mangaka, j’ai toujours été fasciné par toutes les « tensions pour échapper à la mort ».

B – Oui. Mais en réalité je préfère l’action au survival. « Combattre pour échapper à la mort », ce genre d’histoires-là. Je ne lisais que des mangas comme ça depuis petit. DRAGON BALL par exemple.

C – Non. J’ai juste remarqué que ce genre avait du succès…

 

Dans tous les cas, quelle est la chose qui vous procure le plus de plaisir dans ce genre ?

A – Le découpage. Comme je suis chargé d’écrire le scénario mais aussi de réaliser le découpage, mon objectif est de réussir à faire tenir un contenu riche dans un nombre de pages prédéfini. C’est compliqué, mais très amusant quand j’y arrive.

B – Quand je crée un nouveau « masqué ». Je suis passionné par les armes, donc rien que la documentation m’amuse. Mais j’essaie un maximum de ne pas laisser mes goûts personnels prendre le dessus.

C – Quand je bois un verre après une réunion de travail.

 

SKY HIGH SURVIVAL  a été d’abord publié en ligne sur www.mangabox.me en chapitres d’à peine 10 planches. Un chapitre de manga fait d’habitude 20 à 40 planches, comment ce découpage plus serré a-t-il influencé le rythme de l’intrigue ?

A – C’est une très bonne question. Ça a effectivement eu une influence et c’était quelque chose de difficile à gérer. Je ne pouvais pas utiliser des cases trop grandes, du coup j’ai beaucoup fait appel à la méthode des « cases verticales ». Grâce à cette méthode, je pense avoir réussi à conserver de l’impact visuel tout en développant une narration plus dense.

B – Raconter une histoire et mettre de l’action dans 10 pages avec un début, un milieu et une fin, est un véritable casse-tête, même si concernant l’impact, c’est le dessinateur qui fait le plus gros du travail.

C – C’était vraiment compliqué de faire tenir ce contenu en 10 pages. Du vrai délire. J’y suis quand même arrivé, mais je ne vous dévoilerai pas mon secret.

Alors que certains de personnages sont tentés pas le suicide, Yuri Honjo, votre héroïne gagne en confiance et en volonté de survivre. Votre manga tente-t-il aussi de délivrer un message positif ?

A – Il y a un message. Mais je ne peux pas vous le dévoiler.

B – Il y a un message. J’aimerais que la façon d’interpréter ce manga soit propre à chaque lecteur.

C – Il existe un slogan au Japon. « Le suicide, non, jamais. ». C’est ça le message.

 

Pourquoi avoir arrêté d’écrire AJIN après le premier volume ?

A – Je ne peux pas répondre à cette question.

B – Je ne peux pas répondre à cette question.

C – Je ne peux pas répondre à cette question.

 

Comment décririez-vous HIGH SKY SURVIVAL à des lecteurs potentiels ?

A – « Lycéennes / gratte-ciel / tueurs ». C’est le slogan que mon éditeur a trouvé, et je pense qu’il résume parfaitement tous les aspects de ce manga.

B – « Un manga d’action dans lequel des lycéennes combattent des tueurs masqués sur le toit de gratte-ciel ». Voilà. La plus simple est l’ami du mieux.

C – « Un manga avec un super beau dessin. »

Avez-vous déjà imaginé une fin pour SKY HIGH SURVIVAL ?

A – C’est difficile de répondre. J’ai une idée de la fin. Mais je crois que la chose qui importe le plus est que je continue de satisfaire les attentes des lecteurs.

B – Hum… je me le demande. Je suis le scénariste mais je n’en sais rien.

C – Non. Vous avez une bonne idée ?

 

Avez-vous peur du vide ?

A – Oui, cela me fait peur. Le fait qu’il y ait quelques secondes entre le moment où on tombe et le moment où la mort arrive, ça me terrifie. Je suis déjà allé sur le toit d’un gratte-ciel. Même si c’est un endroit sûr, il est difficile de ne pas penser à la mort.

B – Se tenir en haut d’un gratte-ciel n’est pas si terrible. Mais comme c’était au Japon, je me suis dit « que va-t-il se passer s’il y a un tremblement de terre maintenant ? ».

C – En ressentant cette intense aspiration que provoque le vide, mes jambes tremblaient en haut de ce gratte-ciel. Il n’y a pas de hasard dans l’idée de ce manga : j’ai super peur du vide !

 

Remerciements spéciaux à Stéphanie Nunez.

 

 

© by ÔBA Takahiro / Kôdansha

 

 

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