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Interview

Interview Hong Dong-Kee (MONK! et GEONBAE)

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Avec comme « héros » un moine tibétain qui se métamorphose en guerrier super-saiyen à la moindre érection, MONK agit comme un grand bol (voire une soupière) d’humour potache, sexy et irrévérencieux, entre autres excès auxquels se livre Hong Dong-Kee, dont c’était le premier manhwa ! Depuis, il a dessiné GEONBAE, qui vante les mérites des alcools coréens (série disponible en France aux éditions Clair de Lune). Micro.

Y a-t-il eu un déclic qui vous a donné envie de devenir professionnel ?

Jusqu’à la fin de mes études universitaires, je n’avais jamais pensé à apprendre le dessin en vue d’en faire un métier. Par contre, dans la ferme où je travaillais, il y a eu un énorme accident, qui a causé beaucoup de dégâts et stoppé net le travail. A ce moment là, j’ai eu le temps de réfléchir à une reconversion, et j’ai choisi le dessin.

Parlons de MONK, : d’où vient l’idée géniale de la chasse à la petite culotte ?

Le héros n’est pas un adulte, il est très naïf et ne connaît pas du tout le monde réel. De son point de vue, tout paraît nouveau, ludique et étonnant, d’où la chasse à la culotte.

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L’aspect fripon de la série a-t-il gêné l’éditeur, ou bien vous encourage t-il à aller plus loin ?

Non, non, je voulais pousser plus loin l’érotisme, mais mon éditeur m’a vite rappelé à l’ordre.

MONK étant publié en bimensuel, comment organisez-vous vos deux semaines de travail ?

Une fois un chapitre rendu, je zone pendant deux ou trois jours, car un bouclage est vraiment épuisant. Après cette phase de repos, je réfléchis pendant trois à quatre jours sur l’avancée de l’histoire et le reste du temps je dessine. Je passe l’intégralité de la dernière semaine à dessiner, au prix de nombreuses nuits blanches. C’est pour ça que j’ai besoin de me reposer ensuite ! Voilà, c’est le planning idéal mais il arrive aussi que je bloque sur l’histoire, ce qui raccourcit d’autant plus le temps que je peux consacrer à dessiner toutes les planches.

Avez-vous des assistants ?

J’en avais recruté un via un site de petites annonces, mais il ne m’a pas été d’une grande aide, puisqu’il était alors débutant.

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Vous étiez vous-même un novice puisque MONK est votre toute première série. Comment faire pour être le « maître » d’un assistant qui ne demande qu’à apprendre ?

Logiquement, un assistant est un professionnel. Lui, par contre, était vraiment un débutant, il avait les bases en dessin mais c’est tout.  Et comme il partait comme moi de zéro, il ne pouvait même pas m’enseigner sa propre expérience, aussi courte fut-elle. J’ai donc dû tout apprendre sur le tas. D’ailleurs, si on compare avec GEONBAE, il y a une nette différence graphique dans mon dessin, MONK était intégralement dessiné à la main tandis que GEONBAE est dessiné à la tablette numérique.

Si vous aviez un conseil à donner à un débutant, quel serait-il ?

Décidez rapidement de la voie que vous voulez suivre !

Comment vous êtes retrouvé sur GEONBAE ?

Le rédacteur en chef du magazine qui publiait MONK ! avait envie de faire un titre sur l’alcool. Il a choisi un scénariste et nous a fait travailler en équipe.

Comment s’est passée la collaboration ? 

Il y a toujours des échanges et des discussions entre le scénariste, l’éditeur et moi. Surtout que GEONBAE est une histoire absolument réaliste. Nous avons fait beaucoup de repérages ensemble dans des bars, des distilleries, etc.

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Combien de temps sépare la fin de MONK et le début de GEONBAE ?

Un an

Il vous a donc fallu seulement un an pour maîtriser l’outil infographique sur GEONBAE !?

Non. Ça va vous paraître incroyable, mais j’ai surtout passé ce temps à me reposer. D’un point de vue technique, j’ai juste eu besoin d’un mois pour parvenir au niveau que je voulais pour cette série. Ceci dit, durant cette année, j’avais également essayé de développer deux ou trois projets qui n’ont pas abouti.

La série vient de se finir, vous devez avoir des projets ?

J’en ai deux. Une sorte de continuation de GEONBAE, chez un autre éditeur. On retrouvera les mêmes personnages mais cette fois-ci, le sujet sera la nourriture. L’autre projet est assez personnel et je vais mettre la dernière touche en rentrant en Corée.

Puisqu’on parlait de GEONBAE, quel est votre alcool préféré ?

Je suis résistant à l’alcool, même si je bois très peu. Mais si j’ai envie de boire, j’aime le makgeolli (un alcool de riz, laiteux – Ndr).

Que vous le vouliez ou non, vous faites partie du Hallyu, cette vague pop-culturelle que la Corée veut exporter. Comment voyez-vous cette démarche du gouvernement ?

Je suis content que ce soit répandu. Par contre, il doit y avoir une responsabilité sur le contexte du Hallyu, concentrer les actions plutôt que de chercher à taper à droite et à gauche…

Quel est votre dernier coup de cœur en tant que lecteur ?

À vrai dire, je ne lis pas beaucoup de manhwa. Je n’ai pas le temps, et je ne veux pas être influencé par les « modes » qui vont et viennent dans le milieu de la BD. Mais quand j’aurai pris ma retraite, je rattraperai tout mon retard !

Propos recueillis par Matthieu Pinon en septembre 2012 (merci à Lee Solmy pour la traduction des propos).

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